Date de Parution : 22 Août 2018
LE BILLET DE JUJU :
La classe.
Une classe folle.
Ce sont les premiers mots qui me viennent à la lecture de ce récit.
Je ne connaissais pas Olivia de Lamberterie. Je ne regarde pas Télématin. Je ne lis pas ELLE (ni LUI d’ailleurs). Mais peu importe. J’ai dû vivre dans une grotte ces dernières années et me réveiller ce matin, chez mon libraire, en découvrant ce livre.
Je ne connaissais donc la brillante chroniqueuse/ critique littéraire qui offre là son premier ouvrage.
J’ai découvert une femme terriblement honnête avec elle-même. Une femme emplie de sa vérité. J’ai découvert son métier, sa famille, des bribes de son cœur, des morceaux d’âme.
S’il faut trouver un thème à ce livre, il évoque la perte d’un frère tant aimé. Il raconte une sœur, une femme. Une âme.
D’une classe folle. Celle du sentiment. Celle d’aimer. Dans cette retenue. Cette façon de parler de l’autre, des autres. De soi. Sans se cacher. Sans larmoyer. Une classe folle ans l’art de faire vivre l’absent. Cette manière de le rendre consistant, brillant dans le prisme d’un livre hors du temps et qui le raconte.
Un livre qui ne se lamente pas. Un ouvrage qui offre tellement de belles nuances. Le portrait d’une femme d’aujourd’hui. Traversé d’anecdotes. Littéraires. Familiales. Il y a de la lumière dans le récit de ce deuil insupportable.
Et souvent, des éclairs de « génie ». Des fulgurances. De ces phrases qu’on note dans un carnet, de peur de les oublier. Des pages belles. Émouvantes. Réelles. Confidences.
Le livre d’une amoureuse des mots. Une prise de risque. Et finalement, tellement à lire. Si peu à dire. Pour ne pas galvauder un livre qui mérite d’être lu. Sans à priori.
Le récit d’une maladie réelle. Destructrice. Dont les plaies ne sont pas visibles. Ce mal de vivre qui a fini par tuer Alexandre.
J’ai plongé dans ce livre. Comme en apnée. J’en suis ressorti grandi. Ému, évidemment. Mais fort de cette résilience. De cette capacité à mettre des mots, vrais et sans effet de manche, sur des bouleversements intimes. Cette façon de véritablement rendre hommage. Dans le sens le plus noble de cette expression.
A lire. S’il vous plaît.
LE RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR :
« Les mots des autres m’ont nourrie, portée, infusé leur énergie et leurs émotions. Jusqu’à la mort de mon frère, le 14 octobre 2015 à Montréal, je ne voyais pas la nécessité d’écrire. Le suicide d’Alex m’a transpercée de chagrin, m’a mise aussi dans une colère folle. Parce qu’un suicide, c’est la double peine, la violence de la disparition génère un silence gêné qui prend toute la place, empêchant même de
se souvenir des jours heureux.
Moi, je ne voulais pas me taire.
Alex était un être flamboyant, il a eu une existence belle, pleine, passionnante, aimante et aimée. Il s’est battu contre la mélancolie, elle a gagné. Raconter son courage, dire le bonheur que j’ai eu de l’avoir comme frère, m’a semblé vital. Je ne voulais ni faire mon deuil ni céder à la désolation. Je désirais inventer une manière joyeuse d’être triste.
Les morts peuvent nous rendre plus libres, plus vivants. »