Date de Parution : 10 Août 2010
LE BILLET DE JUJU :
Virginie Despentes au sommet de sa plume.
Provocante. Sincère. Dingue. Indétrônable. Bouleversante. Choquante.
Valentine, ado rebelle s’il en est, a disparu et nous suivons Lucie et La Hyène, parties à sa recherche. Un duo truculent qui m’a fait parfois éclater de rire pour de vrai (genre t’es dans le métro et tu te marres, sauf qu’en vrai, je prends jamais le métro mais bon, vous m’avez compris).
Comme elle sait si bien faire, Despentes nous parle de gros déglingos, abîmés par la vie, de beautés vulgaires adeptes de coke et de sexe ou de rebelles sans cause prêt à tout casser. Tout le monde s’en prend plein la gueule. Elle parle de notre société, de notre époque, comme un Zola en son temps, et chronique des destinées plus ou moins recommandables, égratignant au gré des pages tout ce qui pourrait s’apparenter à du politiquement correct et bordel, que ça fait du bien ! Virginie Despentes, elle secoue son lecteur et s’amuse à souffler le chaud et le froid, le pathétique et le terrible en deux trois phrases. La fin m’a ramassé, éclaté en plein vol. Fini de rigoler …
Difficile de qualifier ce roman. Polar. Roman d’anticipation. Romance trash. Grand roman au final.
Perso, La Hyène entre dans mon panthéon des personnages littéraires inoubliables. Une nana obsédée sexuelle, au verbe haut, violente à l’occase mais tellement cocasse.
On pourrait trouver Despentes trop bobo, trop vulgaire, trop, trop, trop et trop : on aurait sûrement raison.
Mais c’est tellement bon l’excès dans ce monde un peu tiède, en attendant l’apocalypse.
LE RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR :
Valentine a disparu… Qui la cherche vraiment ? Entre satire sociale, polar contemporain et romance lesbienne, le nouveau roman de Virginie Despentes est un road-book qui promène le lecteur entre Paris et Barcelone, sur les traces de tous ceux qui ont connu Valentine, l’adolescente égarée… Les différents personnages se croisent sans forcément se rencontrer, et finissent par composer, sur un ton tendre et puissant, le portrait d’une époque.
Prix Renaudot 2010.