Date de Publication : 13 Avril 2018
LE BILLET DE JUJU :
Pénétrer l’univers mystérieux des salons de massage.
Sujet audacieux. Que se passe-t-il réellement derrière les portes closes. Quelle est la part de fantasme populaire ? Quelle réalité se cache dans ses arrières chambres du bien-être ?
Portraits de femmes aux destins régis par le désir des hommes.
Très très bien écrit. Une vraie belle découverte pour moi. Un écrivain, un vrai !
Olivier Auroy raconte le parcours de Waan. De la Thailande à Paris. Massage. Prostitution, la ligne est dangereuse. Réelle ?
L’écriture est précise, forte. Elle saisit son lecteur et l’emporte à la suite de Waan face aux hommes. On a parfois mal au cœur pour elle, face à ces brutes. Face à ses désillusions. On tourne les pages, fébrilement, pour connaître la suite.
L’auteur arrive à nous faire pénétrer une intimité, un univers feutré. On a, à chaque instant, l’impression d’être dans un coin de la pièce, témoin privilégié de l’existence de Waan tant l’écrivain s’applique à restituer son univers.
Le sujet pourrait entraîner la lecture dans des rivages douteux. Il n’en est rien. Olivier Auroy s’applique à ne pas être vulgaire, à déranger sans renforts de scabreux. Une réalité ressort. Vraiment.
A la lisière des genres, j’aime cette façon d’écrire à la fois un thriller, un roman d’apprentissage, un portrait de notre drôle d’époque, à travers les frontières et les genres. Et que dire de ce titre, tellement bien trouvé, qui ramène à tant d’aspects du livre!
Véritable hymne à la femme, ce livre mérite la lumière. Il passionne, enflamme, révolte et intrigue. Comme le font les livres aboutis, réfléchis, où chaque mot est à sa place. Pour créer une histoire, un récit, des personnages vivants, tellement cohérents.
Je découvre Olivier Auroy.
Un roman sensible et passionnant de bout en bout. Un véritable hymne à la femme où l’homme peut être bien triste, bien trivial. Bien décevant.
LE RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR :
Au salon de massage de M. Victor, rue de Courcelles, Waan semble jouir d’un statut de favorite.
Est-ce parce que le propriétaire des lieux l’a vue grandir?
Depuis qu’elle est devenue orpheline, Waan sait gré à M. Victor de lui avoir évité la fin tragique de la plupart des filles de sa condition en Thaïlande. Mais toute protection a un prix, et si l’écrin somptueux dans lequel elle pratique aujourd’hui n’a rien à voir avec les arrière-cours miséreuses de Chiang Rai, depuis quelques semaines Waan ressent une inquiétude diffuse.
Il y a ce ministre qui la harcèle de questions, et ce reporter dont elle attend les visites avec davantage d’impatience qu’elle ne veut bien l’admettre. Il y a surtout les silences de M.?Victor, qui semblent dissimuler le passé derrière les tentures opaques du salon. Waan envisage alors de tout plaquer. De ne plus masser le corps des hommes. Mais a-t-elle vraiment le choix??
L’Amour propre est une réflexion sans concession sur le rouage cruel et douloureux que peut constituer le désir des hommes et un plaidoyer radical pour le respect de celui des femmes.
Un thriller osé, palpitant et implacable dans l’univers clos et énigmatique des salons de massage.