Date de Parution : 19 Août 2020
LE BILLET DE JUJU :
« Il y a un tel écart entre nos principes et nos comportements. »
Les principes justement. Ceux nés d’une éducation qu’on qualifie de bourgeoise. On peut naître avec une cuillère en argent dans la bouche et pourtant, en prendre plein la gueule. Et, ici, Versailles n’est pas forcément synonyme de grandeur d’âme…
Si les bourgeois, c’est comme les cochons, ce court roman dresse un portrait tendu des ravages d’une éducation où le manque d’amour conduit à l’irréparable, au geste de trop. A la violence rentrée tellement longtemps qu’elle resort un jour sans crier gare…
Au début du récit, Pierre est condamné à quatre mois de prison avec sursis pour violence conjugale. le lecteur va alors suivre cette enfance, cette jeunesse et ce mariage qui le mèneront devant le juge.
De façon audacieuse, Nicolas Rodier donne la parole à l’homme. Celui qui blesse. Parcequ’il a été blessé. Sans jamais l’excuser. Sans lui donner le beau rôle. Dans un style épuré, sec, Nicolas Rodier raconte l’itinéraire d’un enfant pas si gâté par la vie et qui traîne des casseroles peu reluisantes.
Racisme ordinaire, homophobie primaire, secrets honteux animent et encrassent les déjeuners de famille. Cette famille où on peut te coller la tête dans l’assiette pour que tu termines tes carottes râpées.
La violence engendre la violence. Comme une malédiction qui n’a que faire de la classe sociale. Je ne sais pas si le propos est véritablement là. Il a pourtant le courage d’être honnête et d’offrir un point de vue rarement évoqué en littérature et donne la voix à celui qui blesse.
LE RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR :
Pierre passe la journée en garde à vue après que sa toute jeune femme a porté plainte contre lui pour violences conjugales. Pierre a frappé, lui aussi, comme il a été frappé, enfant.
Pierre n’a donc pas échappé à sa « bonne éducation » : élevé à Versailles, il est le fils aîné d’une famille nombreuse où la certitude d’être au-dessus des autres et toujours dans son bon droit autorise toutes les violences, physiques comme symboliques. Pierre avait pourtant essayé, lui qu’on jugeait trop sensible, trop velléitaire, si peu « famille », de résister aux mots d’ordre et aux coups. Comment en est-il arrivé là ?
C’est en replongeant dans son enfance et son adolescence qu’il va tenter de comprendre ce qui s’est joué, intimement et socialement, dans cette famille de « privilégiés ».
Dans ce premier roman à vif, Nicolas Rodier met en scène la famille comme un jeu de construction dont il faut détourner les règles pour sortir gagnant.
Un livre dans lequel il m’a manque quelque chose, je l’ai trouvé fade il me fallait plus…
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Je peux comprendre oui. j’ai aimé le fait qu’il soit court.
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