
La littérature est un refuge.
J’en suis persuadé.
Et lorsque l’époque ne prête pas à rire, je m’aperçois que j’aime à me réfugier en d’autres temps, d’autres lieux. Ces auteurs surannés mais si indispensables pour voler des sourires.
Car il y a des héros, romanesques à souhait, qui traversent le temps, nimbés d’une aura prestigieuse qui dévale les décennies, comme on se moque du présent.
Ici, c’est la Belle Epoque. Belle, oui. Loin du sale temps et des solitudes masquées. Et Dieu sait que pourtant, il avance plutôt dissimulé l’Arsène.
Arsène Lupin.
Le héros crée par Maurice Leblanc fait partie de ceux-là.
Arsène Lupin.
L’énergumène énervant et tellement attachant. L’élégance de la roublardise, Robin des Bois délicat et irrévérencieux. L’homme qui tombe à point quant tu pourrais couler à pic.
Ce premier tome, si je puis dire, nous permet de rencontrer Lupin et compagnie et offre un panel de ses nombreux talents. Plus qu’un roman, nous avons ici une succession de neuf nouvelles qui permettent au lecteur d’entrer de plein pied dans l’univers de Lupin.
Imaginé comme un roman feuilleton, Lupin traverse son temps et se joue de son époque, comme on virevolte.
Maurice Leblanc s’amuse de son lecteur, d’une histoire à l’autre, avec brio. Il se joue des points de vue, des personnages, rendant la lecture follement ludique et carrément jubilatoire. On ne sait jamais d’où va surgir le gentleman cambrioleur, au détour des pages et des larcins élaborés avec lesquels il nous régale.
La littérature est un refuge.
Lire Lupin, c’est une symphonie au milieu des larsens un peu discordants de ces mois écoulés.
Merci Arsène !
LE RESUME DE L’EDITEUR :
Vif, audacieux, impertinent, rossant sans arrêt le commissaire (qui ici, en l’occurrence, s’appelle l’inspecteur Ganimard), traînant les cœurs après lui et mettant les rieurs de son côté, se moquant des situations acquises, ridiculisant les bourgeois, portant secours aux faibles, Arsène Lupin, gentleman cambrioleur est un Robin des Bois de la « Belle Époque ». Un Robin des Bois bien français : il ne se prend pas trop au sérieux, ses armes les plus meurtrières sont les traits d’esprit ; ce n’est pas un aristocrate qui vit comme un anarchiste mais un anarchiste qui vit comme un aristocrate. Arsène Lupin, après plus d’un demi-siècle, n’a pas vieilli. Il ne vieillira jamais en dépit de son chapeau haut de forme, de sa cape et de son monocle.