Une Bouche Sans Personne – Gilles Marchand

Une Bouche Sans Personne

Date de Parution : 25 Août 2016

LE BILLET DE JUJU :

Ce livre qui dormait sur mes étagères. Discret, pas prétentieux pour deux sous, il attendait son heure. Je le croisais souvent.

Puis vint la rencontre.

Fin des années 80, le narrateur est comptable et se blottit derrière les chiffres comme on se noie. Le visage dissimulé dans une écharpe mal apprivoisée, il se cache des autres. Pourtant il y a ce bar, où il retrouve la belle Lisa et ses camarades de comptoir. C’est là que soir après soir, il va raconter ce grand-père grandiose et chimérique, ce Pierre-Jean. Le comptable décompte les mots et devient conteur, la magie de l’enfance s’empare de lui.

Ce livre, habilement construit, nous emmène à la suite de son héros au cœur grand comme une légende. Dans ce quotidien où peu à peu, la réalité déborde de toutes parts.

Ce livre ne ressemble à nul autre. Il est question de poésie au quotidien, de la solitude de nos époques, de ces cicatrices que l’on cache du regard des autres. On oscille, sous la plume de Gilles Marchand entre onirisme et cruelles réalités. Entre ces pages, peu à peu, c’est l’imagination qui s’envole vers cette fin terriblement émouvante.

Un livre envoûtant, indéfinissable et finalement tellement salutaire qu’il met du baume au cœur et des larmes aux yeux. Comme on le lit, on s’envole. Au gré d’un écrivain, un vrai, qui ne ressemble à personne. J’ai lu ce livre comme on s’envole.

Un livre comme une chasse au trésor, aux multiples lectures, dans le labyrinthe du cœur d’un homme.

Un livre dramatiquement léger, terriblement romanesque. Un livre cruellement doux. Dont on tourne les pages avec une infinie délicatesse, pour ne pas lui faire mal, pour ne pas l’abîmer. Un livre qui me mène vers une plume que je vais continuer à lire, c’est une certitude.

Un livre qui ne plaira peut-être pas aux esprits trop cartésiens mais qui emporte avec lui les rêveurs, les fracassés, les doux dingues et peut-être quelques comptables …

LE RÉSUMÉ DE L’ÉDITEUR :

Un comptable se réfugie la journée dans ses chiffres et la nuit dans un bar où il retrouve depuis dix ans les mêmes amis. Le visage protégé par une écharpe, on ne sait rien de son passé. Pourtant, un soir, il est obligé de se dévoiler. Tous découvrent qu’il a été défiguré. Par qui, par quoi? Il commence à raconter son histoire à ses amis et à quelques habitués présents ce soir-là. Il recommence le soir suivant. Et le soir d’après. Et encore. Chaque fois, les clients du café sont plus nombreux et écoutent son histoire comme s’ils assistaient à un véritable spectacle. Et, lui qui s’accrochait à ses habitudes pour mieux s’oublier, voit ses certitudes se fissurer et son quotidien se dérégler. Il jette un nouveau regard sur sa vie professionnelle et la vie de son immeuble qui semblent tout droit sortis de l’esprit fantasque de ce grand-père qui l’avait jusque-là si bien protégé du traumatisme de son enfance.

Léger et aérien en apparence, ce roman déverrouille sans que l’on y prenne garde les portes de la mémoire. On y trouve les Beatles, la vie étroite d’un comptable enfermé dans son bureau, une jolie serveuse, un tunnel de sacs poubelle, des musiciens tziganes, une correspondance d’outre-tombe, un grand-père rêveur et des souvenirs que l’on chasse mais qui reviennent. Un livre sur l’amitié, sur l’histoire et ce que l’on décide d’en faire. Riche des échos de Vian, Gary ou Pérec, lorgnant vers le réalisme magique, le roman d’un homme qui se souvient et survit – et devient l’incarnation d’une nation qui survit aux traumatismes de l’Histoire.

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