Le mal-épris – Bénédicte Soymier

Date de parution : 06 janvier 2021

Tel est pris qui croyait s’éprendre.

On pourrait résumer ainsi ce premier roman de Bénédicte Soymier.

Lorsque je referme ce livre, je ne sais que penser ? L’ai-je aimé, l’ai-je détesté ?

Paul, ce « héros », qui n’en a d’ailleurs que le titre, mal fagoté, ce malotru, m’aura mis dans le mal, et ce n’est pas un euphémisme !

C’est une plongée oh combien âpre, poisseuse, dans la vie de cet homme antipathique où les êtres semblent s’engluer dans une certaine forme de désespoir.

Paul va s’amouracher de sa voisine, la belle Mylène, et faire d’elle une sorte d’obsession dégoulinante. Jusqu’à faire céder le barrage. Puis, viendra, Angélique, dont le prénom peut prêter à sourire tant elle va tomber dans les filets d’un Paul devenu monstrueux.

L’ange et le démon. L’innocence et l’innommable emprise.

Le mal-épris. Le mal est fait. Ou l’effet mâle dans toute sa misère.

Les jours passent et cette lecture trotte dans ma tête.
Reste un roman éprouvant, pour moi, mais ne serait-ce pas l’effet recherché ? Bousculer, révéler, fracasser …

Lorsque la forme, maîtrisée, nous fait haïr le fond.

Lorsqu’on ne peut arriver à comprendre l’insoutenable.

Les livres sont aussi là pour ça … Ou alors, ai-je mal compris ce mal-épris ?

Et si c’était ça, aussi, la littérature ? Frapper le lecteur, ne pas le ménager, l’engluer et démontrer ainsi son propos de manière éclatante ! Un roman finalement profondément triste, que le regard que porte cet homme sur les femmes rend épuisant.

Et personne n’en sort indemne. Surtout pas le lecteur.

LE RESUME DE L’EDITEUR :

« Ça lui ronge les tripes et le cerveau, plus fort que sa volonté – une hargne qui l’habite, une violence qui déferle tel un vent d’orage, puissante et incontrôlable. Il voudrait lâcher mais ne pense qu’à frapper. »

Paul est amer. Son travail est ennuyeux, il vit seul et envie la beauté des autres. Nourrie de ses blessures, sa rancune gonfle, se mue en rage. Contre le sort, contre l’amour, contre les femmes.
Par dépit, il jette son dévolu sur l’une de ses collègues. Angélique est vulnérable. Elle élève seule son petit garçon, tire le diable par la queue et traîne le souvenir d’une adolescence douloureuse.
Paul s’engouffre bientôt dans ses failles. Jusqu’au jour où tout bascule. Il explose.
Une radiographie percutante de la violence, à travers l’histoire d’un homme pris dans sa spirale et d’une femme qui tente d’y échapper.

2 commentaires sur “Le mal-épris – Bénédicte Soymier

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